Pierre Villon est un des noms de guerre - celui qui lui est resté - de Roger Ginsburger. Né en 1901, fils d'un rabbin alsacien, architecte d'avant-garde lié au Bauhaus dans les années vingt, il se rend vite compte que ses conceptions révolutionnaires n'ont aucune chance de se réaliser sous le règne du capital et abandonne sa carrîère pour se lancer dans la lutte politique.
Il adhère en 1932 au Parti communiste français, qui lui confie bien tôt des responsabilités importantes. Arrêté au début de la guerre, il s'évade et devient un des principaux organisateurs de la Résistance, représentant le Front national au sein du Conseil national de la Résistance. Président du Comité d'action militaire du CNR, il joue un rôle éminent dans la libération de Paris.
Son autobiographie, sous forme d'un dialogue avec l'historien Claude Willard, est un témoignage de poids contre les calomnies, si répandues qu'elles sont devenues presque officielles, sur la non-participation des communistes à la Résistance avant l'entrée en guerre de l'URSS.
La maladie et la mort, survenue en 1980, ont interrompu le dialogue, qui s'arrête abruptement à l'année 1955. Jacques Debû-Bridel, qui succède à Pierre Villon à la présidence de l'ANACR, donne quelques compléments sur la fin de sa vie.