Hommage rendu à Marguerite LIVERNAIS
Marguerite nous réunit en ce jour pour que nous l'accompagnions au moment de nous quitter.
A vous ses fils et à toute votre famille, à tous ses amis, je veux dire, au nom de mes camarades de l'ANACR, combien nous partageons votre peine dans ce moment difficile.
Tous les responsables de la résistance étaient unanimes pour dire qu'au « Domaine Neuf », dans la famille Tantot, ils trouvaient le gîte sûr, accueillant et tout ce dont ils avaient besoin. Un gamin de 16 ou 17 ans, René Dubreuil s'y était retrouvé à l'abri avec sa ronéo… Lucien est aussi passé chez eux et s'en souvient toujours.
Le ravitaillement du Camp Hoche était aussi chose normale pour eux, le DEVOIR de Résistance était là .
Dans son travail d'organisation et de recrutement pour la résistance à l'échelle du département et de la région, Jean Marie faisait parfois halte au Domaine Neuf. C'est là aussi qu'il croisa une autre raison de s'y arrêter plus souvent puisqu'il se lia d'amitié avec Marguerite qui devint son épouse.
Comme de nombreuses femmes dans les familles résistantes, Marguerite a su apporter modestement et discrètement les renseignements et sa contribution au ravitaillement des maquisards. Un rôle important, mais trop souvent oublié !
Travailleuse et déterminée, elle a toujours été un soutien sans faille au côté de Jean Marie, à Moladier plus tard et partout jusqu'aux Cherreux où la mémoire de la Résistance était de toutes nos conversations.
Toutes celles et ceux qui ont partagé l'amitié et les combats de Marguerite lui témoigneront à jamais leur plus juste reconnaissance.
Ses convictions et son engagement l'ont toujours guidé pour faire vivre l'idéal de justice, de liberté et de paix.
En ces jours dramatiques , où des barbares s'en sont pris sauvagement au symbole résistant  de la presse,  Charlie Hebdo, comme aux heures les plus sombres et les plus tragiques de notre histoire, plus que jamais, dans un contexte où les tensions ne cessent de grandir, la République une et indivisible, tolérante, laïque et sociale doit plus que jamais se défendre. C'est celle que Marguerite chérissait et que Jean-Marie avait si bien défendue avec d'autres.
NE NOUS TROMPONS PAS ! Avec la mémoire combattante de Marguerite, de Jean-Marie et de la Résistance, c'est une fois encore LA REPUBLIQUE qui EST EN DANGER ! Réactivons le combat mené par Marguerite, ce sont ces valeurs qu'elle nous laisse en héritage.
Tachons d'en être dignes.
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