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De retour d'Agen, Congrès National de l'ANACR 2010


Sitôt en place dans son velours grenat, le théâtre rassemblait déjà les congressistes, les rapprochaient dans son parterre et ses balcons face à la tribune toute proche ; c'est dans un cadre chaleureux et juste à la mesure du congrès que nos travaux pouvaient commencer.

L'ouverture du congrès n'a pas manqué de mobiliser les attentions autour des propos reconnaissants et chaleureux des élus de la ville, du département et de la région qui ont tous souligné l'honneur qui leur était fait d'accueillir notre rassemblement national sur leur terre de Résistance.

Plus dense, l'intervention de Robert CREANGE pour l'UFAC et la FNDIRP a fait rentrer les congressistes dans le vif des sujets qui les préoccupent. La mémoire et l'histoire, le respect dû aux combattants disparus ou survivants, l'exigence de vérité parfois mise à mal avec la disparition des derniers acteurs et témoins directs, toutes les thématiques qui traversent les activités de notre association ont été évoquées.

Pour ce qui est du rapport du bureau national sortant, chacun peut revenir sur le texte intégral publié dans le numéro de septembre-octobre du journal de la Résistance. Jacques VARIN en a fait une présentation remarquable à des congressistes mobilisés sur les perspectives d'action qu'il dessine et qui se retrouveront dans les résolutions adoptées par le congrès.

Des échanges en commission "transmission de la mémoire"

Réunis dans la salle dite "des Illustres" de la Mairie d'Agen, les congressistes ont pu longuement échanger sur leurs expériences, tant de leurs réussites que des difficultés parfois rencontrées. Les uns trouvent ainsi auprès des autres les idées à partager pour pousser plus loin nos actions.

Les thématiques évoquées par Bernard Delaunay à l'ouverture des débats ont charpenté les réflexions et dessiné les orientations de la feuille de route que les congressistes porteront à leur retour dans leurs départements.

Les situations départementales ou locales spécifiques vont faire que chacun va devoir s'approprier cette mise en perspective de l'action sur le terrain. Pour ce qui est de notre comité départemental, les objectifs déjà tracés sont bien en cohérence avec les orientation issues du congrès ; charge à nous de les faire vivre en passant à l'action.

Dans les huit propositions avancées au niveau national, le département va pouvoir s'inscrire pour apporter sa contribution au bien commun tout en assurant son développement local.

1. Réalisation de l'exposition nationale de l'ANACR

Cette exposition proposée à échéance de deux ans pour notre prochain congrès peut s'inscrire dans le projet européen d'exposition de la Fédération Internationale des Résistants comme contribution française. De la même façon, les comités départementaux vont pouvoir s'inscrire pour apporter la contribution locale au projet national. Trois grand volet peuvent être envisagés : l'ANACR (notre association et son histoire), La Résistance (des hommes et des événements), les valeurs de la Résistance et les enseignements de l'histoire (cf. programme du CNR).

2. Mise en place d'une journée (ou semaine) thématique

Ce peut être l'occasion de proposer un festival de films, des rencontres entre historiens, enseignants, associations, la confrontation des témoignages et des archives, un travail spécifique que l'histoire de la Résistance...

3. Le mémorial national des stèles et des plaques

Sur ce point la perspective de réaliser ce mémorial pour le présenter au congrès de 2014 fixe un calendrier contraint pour que les comités départementaux qui ne disposent pas de cette recension s'engagent sans tarder sur la réalisation de leur propre mémorial.

4. Le recensement des publications

Le recensement pour une publication commune des sites Internet de l'ANACR, ses publications départementales, locales ou de membres de l'ANACR sous toutes les formes, plaquettes, livres, DVD... Ce travail permettrait d'élargir et de partager la connaissance tout en augmentant l'audience de nos travaux.

5. Un colloque sur le thème de la mémoire partagée en Europe. 

Le thème "les étrangers dans la Résistance française" pourrait être exploité.

6. La promotion du Concours National de la Résistance et de la Déportation 

La poursuite de l'action dans les lycées et collèges ressort de l'évidence ; mais un nouveau public peut se prêter à l'expérience du concours dans les écoles élémentaires avec les élèves de CM2 dont chacun s'accorde à dire qu'ils sont particulièrement attentifs aux interventions des anciens Résistants quand les enseignants les sollicitent. Des contacts avec les Inspecteurs d'Académie et les IEN peuvent préparer le travail des comités locaux avec les écoles de leur ressort. Des productions de dessins, de poèmes se prêtent généralement bien à la confection d'expositions.

7. Le tourisme culturel 

En relation avec d'autres associations qui traitent de la mémoire et de l'histoire, la réalisation de parcours de mémoire, de chemins de la Résistance peut être proposée aux concentrateurs de l'offre touristique et être utilement présentée à l'occasion de la journée du Patrimoine.

8. La mise en place du stage national 

Le thème de la transmission de la mémoire et la connaissance de l'histoire de la Résistance peuvent être retenu pour le stage national mais aussi pour des déclinaisons départementales plus mobilisatrices localement.

Le congrès de l'engagement et de l'espoir 

Engagement et espoir ne sont certainement pas nouveaux venus au congrès de l'ANACR, notre association les porte bien sûr dans ses principes fondateurs. mais la volonté d'action et beaucoup d'idées neuves partagées entre les passeurs de mémoire de tous les horizons les ont fait transparaitre dans les propos de toutes les interventions de ce Congrès.

Tout naturellement, l'hommage aux disparus en témoigne, les anciens Résistants ne sont plus très nombreux. Ils étaient malgré tout plus de cent parmi les presque cinq cents congressistes, et il portaient tous fièrement le poids des ans et leur engagement à la mémoire de leur action passée de sept décennies..

Deux préoccupations majeures ont parcouru tous les débats, le recrutement pour renforcer les rangs de l'association avec de nouveaux amis, et l'action en direction de la jeunesse.

L'action dans les collèges et les lycées reste une pratique commune mais le travail en direction de l'école primaire s'appuyant sur des expériences très gratifiantes est particulièrement mis en perspective. Il en est de même avec l'université, et tout particulièrement les étudiants en histoire parmi lesquels se trouveront vraisemblablement les futurs enseignants.

Le constat partagé, quand bien même il existerait des différences dans les départements, porte sur les conditions réunies de la pérennité de notre association et de la poursuite de l'action sur la base de ses objectifs initiaux.

Les commémorations, la défense des droits des combattants de la Résistance et l'hommage aux disparus fondent la première dimension de l'engagement dans notre association; mais elle resterait bien vaine si la défense de valeurs de la Résistance, bien exprimées dans le Programme du Conseil National de la Résistance, ne nous conduisait pas à envisager l'avenir de l'ANACR avec des forces nouvelles, des ami(e)s de la Résistance intéressés dès leur prime jeunesse à l'école, au collège, au lycée et à l'université, à la connaissance de l'histoire et des idéaux de la Résistance.

Le rapport de la commission des mandats qui relevait 109 Résistants parmi les 479 congressistes (22%) ne peut qu'illustrer l'urgente nécessité de l'investissement des ami(e)s dans l'action de l'ANACR.

Quand bien même elle n'est pas celle qu'on constate chez les adhérents, la moyenne d'âge des ami(e)s délégué(e) au congrès – 65 ans pour les hommes et 62 ans pour les femmes - ne fait qu'illustrer le besoin de recrutement, dans la jeunesse dès aujourd'hui, de celles et ceux qui devront assurer demain la pérennité de notre association et la continuité de l'action entreprise.


Daniel LEVIEUX