 |
 |
 |
 |
 |
21 Mars 1944. La barbarie nazie s'acharne sur la population Saint-Pourçinoise
De nombreux saint pourçinois  furent arrêtés , torturés , déportés dans les camps de la Mort.
Deux témoignages
Denise FERRAGU née Pelletier ( fille de François et sœur d'Arsène)
Je me souviens très bien de ce triste 21 Juin 1944. Il était environ 6h30 lorsque nous entendîmes des grands coups de poings et de marteaux dans notre logement  de la Coopérative boucherie tenue par mes parents. Apeurée,  je descendis de ma chambre située au premier étage et j'ai vu mon père et ma mère qui se dépêchait à faire brûler des papiers compromettants dans le poêle de la cuisine. Mon père s'est décidé à ouvrir la porte, à ce moment là , la gestapo sauta sur lui et lui passa les menottes. Ma mère et moi nous étions horrifiés dans la manière où les soldats allemands fouillèrent la maison : tout y passé les armoires , les frigos où était entreposé les quartiers de viande .et cela pendant 4 heures . J'étais en bas des escaliers en chemise de nuit et je n'avais pas le droit de bouger. (pour aller aux toilettes j'étais accompagné par un soldat allemand ). Lorsqu'ils décidèrent de monter au premier étage ce fut le drame : il ont découvert mon frère Arsène dans son lit (il était à peine guéri d'une pleurésie), ils l'attrapèrent et l'emmenèrent sous les yeux de ma mère qui criait, pleurait pour les dissuader  Je ne vous dit pas quelle scène nous avons vécu  dans le couloir ,  je l'ai toujours devant mes yeux. En repartant, ils prirent le sac contenant tous les économies de mes parents, mais heureusement ils n'ont pas découvert les armes cachées sous un faux plafond dans le bureau de mon père.
Mon père et mon frère furent emmenés à l'Asile des Vieillards (siège de la felgendarmerie) appelé aujourd'hui Résidence Marie Laval, pour être interrogés., torturés et transférés le soir avec  les autres saint pourçinois arrêtés le même jour, à la Mal Coiffée à Moulins  .Là , nous avons pu leur rendre visite pour leur apporter des vivres et des habits. Mon père nous transmettait des messages  sur des feuilles de papier à cigarette qu'il cousait dans les cols des chemises.
Le 1er Mai à 1h du matin , ils sont réunis dans la cour de la prison, enchaînés et emmenés à la gare de Moulins direction le camp de Royallieu  à Compiègne (camp de transit). Le 12 Mai, entassés dans des wagons à bestiaux (100 à 120 par wagons) après trois jour s et trois nuits sans boire, ni manger , ils arrivent au camp de concentration de Buchenwald le 14 Mai. Ils ne reverront plus jamais le sol français.
Mme Jeannette Berthet  (grande amie de la famille Roussat)
Pour moi aussi, je me souviens de cette sombre journée. J'habitais avec mes parents, en bas de la rue Victor Hugo. Soudain vers 6h00, nous entendîmes un bruit de verres brisées. Nous pensions que c était des ouvriers d'EDF qui changeaient les isolateurs. En fait , quand mon père ouvrit les volets, il aperçut que la vitrine du magasin  d'en face était brisée . La gestapo était venue arrêter Mr Guth. Artisan tailleur.
Quant à  Alice Roussat (49 ans) grande amie de mes parents, elle fut arrêter elle aussi le même jour dans son magasin d'alimentation situé rue Alsace Lorraine (en face la librairie Bouchon). La gestapo cherchait son mari Jean Roussat (dénoncé pour ses activités au parti communiste) mais il a eu le temps de se cacher  chez des voisins Mr et Mme Chassin. Jean Roussat avait créé la section communiste en 1920 et avait été candidat aux élections législatives de 1924 et sénatoriales de 1938.
Alice Roussat fut emprisonnée 66 jours à la Mal coiffée puis transférer à Romainville. Ensuite ce fut  l'internement au camp de Ravensbrück. Elle est décédée le 24 Avril 1945 au camp de quarantaine d'Aabenraa d'épuisement et des suites de brulures au 3ème degré à la jambe et cuisse droite. Elle fut incinérée au four crématoire de Kolding le 30 Avril 1945. Ses cendres furent ramenées  à St-Pourçain le 20 Avril 1950
Témoignages recueillis par Jacky CARTOUX et Christian BERTRAND
(Les photos, documents et renseignements ont été fournis par les familles concernées)
 
   
  
                               Arsène Pelletier                 François Pelletier
Â
Â
Â
Â