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Congrès national de l'ANACR Brive 2014

Commission Transmission de la Mémoire

Le Congrès National de l'ANACR qui a eu lieu à Brive cette année a été l'occasion de rencontrer les délégués de toute la France, ou presque, et donc d'échanger autour de nos pratiques et de nos interrogations au sein de nos départements respectifs. L'une des missions essentielles de l'ANACR consiste en la transmission de la mémoire de la Résistance et de la Déportation, c'est pourquoi une commission a été formée pour en évoquer les différents aspects, réunissant plus de deux cents délégués. Les échanges y ont été particulièrement fructueux, dans un état d'esprit très fraternel.

Transmettre la mémoire, c'est s'adresser notamment aux jeunes générations, dans le cadre scolaire qui s'y prête bien. Les jeunes scolarisés aujourd'hui occupent une place particulière dans la chaîne mémorielle, car ils seront sans doute les derniers à écouter les témoignages des anciens Résistants et Déportés, ensuite, ce seront les historiens qui livreront leur vision de cette période de notre passé. Quels sont les moyens de toucher le public des jeunes scolaires ? En premier lieu, il y a l'enseignement de l'Histoire à tous les étages de la scolarité. Mais la part consacrée à la Résistance et à la Déportation dans les programmes et les manuels est extrêmement congrue, et ne permet pas une approche suffisamment précise pour cerner la réalité de cette période. Il a été émis l'idée d'une intervention commune auprès des services du Ministère de l'Education Nationale de la part de l'ANACR et de l'Association des Professeurs d'Histoire et Géographie (APHG) pour donner à ces chapitres une importance plus significative. En second lieu, le Concours National de la Résistance et de la Déportation, créé en 1961, a pour objectif essentiel de faire connaître cette période, en favorisant les rencontres entre les jeunes et ceux qui ont été les acteurs de l'Histoire.

Le CNRD est le plus important concours scolaire organisé conjointement par l'Education Nationale et les associations d'anciens combattants. Il rencontre un large succès, avec cependant des différences selon les départements. L'ANACR y prend une part essentielle, en organisant notamment des rencontres entre les jeunes et les témoins au sein des établissements scolaires. Il paraît utile, dans cette optique, de prendre contact dès le début de l'année scolaire, avec les chefs d'établissement pour leur proposer ce type d'intervention. Les membres de l'ANACR doivent apparaître comme des intervenants légitimes et reconnus par les Inspections Académiques, afin de ne pas permettre à de prétendus témoins d'apporter une vision partisane et polémique de la période de l'Occupation. Les camarades du Vaucluse se sont montrés particulièrement inquiets à ce propos. La participation au CNRD, et les rencontres avec les Anciens Résistants ou Déportés, sont des moments forts pour les jeunes candidats. Ceux qui ont le mérite d'être récompensés, par un voyage le plus souvent, en gardent un souvenir inoubliable, et fondateur de leur citoyenneté. Il existe dans certains départements des Amicales d'Anciens Elèves lauréats du concours, qui deviennent à leur tour des vecteurs de la Mémoire. Le CNRD est ouvert aux élèves de primaire dans plusieurs départements, et donne lieu à des réalisations intéressantes, basées sur l'histoire locale.

La mémoire ne concerne cependant pas que les jeunes scolarisés. Il convient de toucher aussi des publics plus variés, en particulier la tranche d'âge 20/35 ans peu présente dans les différentes cérémonies. Ainsi, par exemple, le Comité du Jura organise des conférences dans les prisons, ou les centres de réinsertion, favorisant une prise de conscience de ce qu'est la citoyenneté française.

Toucher un public le plus large nécessite des actions variées et bien ciblées. L'ANACR se montre très active et imaginative : pièces de théâtre, enregistrements vidéo, expositions thématiques, recueils de témoignages, chemins de la Mémoire, musées locaux, tout cela participe, au même titre que les cérémonies, à sensibiliser le public et l'informer sur ce que fut la Résistance et sur quelles valeurs elle se fondait, valeurs qui sont encore aujourd'hui le socle de notre République. Internet représente de nos jours un outil incontournable pour diffuser la mémoire et les idées qui fondent l'ANACR. Il existe de nombreux sites départementaux, souvent fort riches, mais chacun est organisé de façon particulière. A l'initiative de notre délégation, l'idée de travailler à l'harmonisation des pratiques pour donner à chaque site une organisation commune et dynamiser le site national a été retenue ; à cet effet un groupe de travail devrait être mis en place auprès de la direction nationale.

Toutes ces activités demandent du travail, de l'organisation, beaucoup d'engagement. L'ANACR y prend toute sa part, mais elle ne saurait assumer seule cette mission. Bien souvent, les associations  patriotiques se rassemblent au sein de Comités d'Union qui œuvrent ensemble pour la transmission de la mémoire. Le Souvenir Français apparaît comme un partenaire complémentaire de l'ANACR. Ceux qui défendent un idéal de liberté, égalité, solidarité, respect de la dignité humaine et refus de toute discrimination doivent pouvoir se rassembler pour défendre ces valeurs dans une période où justement elles apparaissent durement menacées.

Enfin, la reconnaissance du 27 mai comme journée nationale de commémoration de la Résistance offre de nouvelles possibilités de maintenir vivace la connaissance de cette période si importante dans la construction d'un monde solidaire et citoyen. L'ANACR s'est largement investie dans cette commémoration, souhaitons que cet élan s'amplifie encore au cours des années à venir.

Henri DIOT
Comité Local de Vichy - Délégué au Congrès de Brive la Gaillarde


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