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PERIPLE DE LA MEMOIRE EN MONTAGNE BOURBONNAISE

PREMIERE JOURNEE 24 JUILLET 2016

 

 

Des plaques, des stèles, des monuments jalonnent le paysage verdoyant et paisible de la Montagne Bourbonnaise, rappelant que des drames s'y sont noués voici maintenant plus de soixante-dix ans, durant la période noire de l'Occupation et de l'Etat français complice des tortionnaires nazis. Deux journées du souvenir sont organisées chaque année par le Comité ANACR de Vichy, avec le soutien du Souvenir Français (comité de Vichy), des associations d'Anciens Combattants du secteur, et des municipalités concernées.

La première journée s'est déroulée le 24 juillet dernier, au départ de Chargueraud, en plein cœur de la zone des maquis implantés depuis le début de l'année 1943. Une première halte est effectuée devant la stèle du maquis de la Pourrière, à proximité de la maison dans laquelle Mélanie Mandart accueillait les volontaires pour la lutte clandestine, vérifiant leur sincérité à l'aide d'une moitié de billet de cinq franc dont elle possédait une partie. (Voir le récit de Raymond Moncorgé, dans son ouvrage « Montagne Bourbonnaise, 1939-1945 ») . Une plaque est apposée sur la façade de cette ancienne ferme, rappelant qu'ici naissait le maquis.

A l'ombre des hêtres, au bord d'une petite route menant à Saint-Nicolas-des-Biefs, une stèle est érigée au milieu d'un amas rocheux ; juste en contrebas se situe la ferme de la Pourrière où un groupe entier de Résistants fut victime de la trahison de Georges Gouverneur, qui avait infiltré le maquis depuis plusieurs mois.

 

Conduits par Gouverneur lui-même, des GMR et des miliciens, dont le sinistre Fradin de Ferrières, surprennent les. maquisards au matin du 4 février 1944 ; tous sont arrêtés et seront déportés, neuf d'entre eux ne reviendront pas Ce dramatique épisode illustre le danger de la situation des Résistants à la merci de dénonciations de collaborateurs sans scrupules qui connaissaient parfaitement les lieux et les habitants. Certes, les maquisards pouvaient compter sur la population locale pour les héberger, les ravitailler, les informer, mais miliciens et informateurs furent d'une terrible efficacité. A la libération, Gouverneur s'enfuit en Allemagne, puis revint à Cusset où il fut arrêté et emprisonné. Le 2 juin 1945, il échappa miraculeusement à la mort après avoir été lynché et pendu par les pieds sur la place de Cusset ; condamné à mort par la cour de justice en juillet 1945, il est gracié par le général de Gaulle, et mourra de sa belle mort en 1987.

Plus loin, à l'entrée du village des Brizolles (commune de Châtel-Montagne), une stèle imposante rappelle la dureté de la répression menée par les troupes allemandes à l'encontre des populations locales accusées de soutenir les maquis. Le 17 mars 1944, une expédition punitive est lancée dans le secteur de Châtel-Saint-Nicolas par la Gestapo. Plusieurs fermes sont pillées, détruites, des hommes arrêtés et déportés. La stèle rappelle les noms de seize déportés, dont onze meurent en captivité.

 

Dans le massif de l'Assise, à cheval sur les départements de l'Allier et de la Loire, plusieurs maquis étaient implantés à l'été 44. Repérés par l'ennemi à la suite d'une arrestation, ces camps sont attaqués au petit matin du 22 juillet. Environ 200 hommes, Allemands soutenus par des GMR, donnent l'assaut à une soixantaine de maquisards. Cinq d'entre eux sont tués au combat, les autres se dispersent pour reformer de nouveaux groupes de résistance. Les Allemands s'en prennent alors à la ferme Dépalle, la pillent puis l'incendient, et arrêtent neuf personnes qui s'y trouvaient : le fermier Jean-Claude Dépalle, son fils Robert, sa femme et ses deux filles, un petit berger, Daniel Desvernois, deux cultivateurs du hameau des « Places », Antoine Mazioux et Roger Dégoulange, venus pour faucher, et le capitaine Bardet qui est tué sur place. Jean-Claude et Robert, envoyés en déportation ne reviendront pas. Victime de sévices, Roger Dégoulange décédera quelques mois plus tard.

 

Situé aux confins des communes de Laprugne (Allier) et Arcon (Loire), le monument dédié à la Résistance du Gué de la Chaux est le théâtre de la cérémonie réunissant les porte-drapeaux de la Montagne Bourbonnais et Vichy et ceux du Comité du Roannais. Les personnalités présentes prononcent des allocutions rappelant les faits historiques et mettant en garde contre la virulence des idéologies destructrices des libertés et des droits de l'Homme pour lesquels les Résistants se sont battus, idéologies qui plongent aujourd'hui notre pays dans le doute et l'insécurité. Plus que jamais, les leçons de la Résistance et les valeurs portées par le CNR doivent être le ciment de la cohésion nationale.

 

 (Photos réalisées par Gérard Ramillien)

 

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