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Hommage à Roger PERROT

(Obsèques civiles le jeudi 23 août 2018 à Bresnay)

 

Mesdames et Messieurs, à vous tous de la famille de Roger et des amis réunis ici je présente, au nom de l'ANACR, nos plus sincères condoléances dans le deuil qui vous frappe.

Votre peine, même partagée par tous ceux qui vous accompagnent aujourd'hui n'en est pas amoindrie, mais je vous assure de tout notre soutien dans ces moments difficiles.

Roger était né au siècle dernier, en 1920, au moment où le pays meurtri tentait de revivre après les années de l'abominable massacre de la jeunesse de France et d'ailleurs de la guerre de 14-18. En grandissant à la ferme du bourg à Meillard – au Bouquet-, il ne s'imaginait pas qu'il allait connaître à son tour 20 ans plus tard, l'expérience de la guerre infligée à la génération suivante…

Au bourg de Meillard il n'avait pas manqué de faire quelques fredaines avec les jeunes de son âge comme René Godet du Puy ou Edmond Petit dont la sœur Rolande ne le laissait d'ailleurs pas indifférent.

Comme beaucoup d'autres jeunes de Meillard et d'ailleurs, Roger ne supportait pas le sort fait à son pays avec la défaite et l'occupation. En février 44 il avait bien sûr répondu favorablement à la sollicitation de ses copains Louis Allègre et Lucien Aurambout pour s'engager et participer aux activités de collecte de fonds, du ravitaillement pour les clandestins du camp Hoche installés depuis mai 43 dans les bois des Champs,

Et c'est tout naturellement qu'il avait rejoint la ferme de Moladier le 6 juin 1944 à la formation du maquis Danièle Casanova en compagnie de René Godet et de Louis Allègre. Dans cette formation il participa à nombre d'actions, dont les attaques au tunnel des Cerisiers à Noyant pour perturber la circulation des trains si utiles aux forces d'occupation… Il fut aussi du fameux périple du 14 juillet au cours duquel les Résistants du Camp Casanova défilèrent dans les bourgs de la région. La troupe disparate semait ainsi l'espoir d'une victoire prochaine avec les efforts conjugués des forces alliées débarquées et du renforcement de la mobilisation populaire pour la libération du pays. Cette manifestation symbolique avait aussi alerté les forces d'occupation et les collaborationnistes de Pétain. Et Roger était avec ses camarades à Renaudière deux jours plus tard lors de l'attaque du 16 juillet.

C'est sous la conduite de Lucien Depresle et les frères Aurambout qu'il échappera à l'encerclement avec tous ses camarades en rejoignant les bois de Peuron dans la nuit, puis ceux de Bost le lendemain où le Prince de Bourbon accueillait volontiers les Résistants… Leur échappée libératrice fut brève puisqu'une nouvelle attaque de la milice et des GMR le 18 juillet après midi les obligera à se disperser. Roger Bellien à la Vivère à Besson et Marc Bonnot au Parc à Cressanges y furent assassinés. Roger réussit à s'échapper pour se réfugier dans les fermes amies et rejoindre quelques jours plus tard ses camarades dans les fermes de Meillers, nouveau camp de base du maquis Casanova.

C'est de là que Roger partira pour l'attaque d'un convoi allemand à Montilly. Il eut la chance d'échapper à la fusillade en courant à travers champs aplatis sous les balles avec son copain Sanvoisin de Bresnay quand la riposte allemande se faisait menaçante.

Quelques jours plus tard Roger a participé à la libération de Moulins.

Ce n'est qu'un an plus tard qu'il rejoindra sa famille après s'être engagé dans l'armée de la Libération qui pourchassa l'occupant jusqu'à la capitulation. Démobilisé le 30 novembre 45 il reviendra participer aux activités de la ferme.

De la ferme du bourg au jardin du château de Meillard, le chemin n'était pas bien long… et chez les Petit, domestiques au château, après avoir partagé les combats de la Résistance avec le fils Edmond, dit « Bébé Rose », c'est avec sa sœur Rolande qu'il trouvera la compagne de sa vie et fondera sa famille.

Au 11 novembre 44, la famille Perrot avait quitté la ferme de Meillard pour rejoindre celle de Montmalard à Bresnay où il va poursuivre le travail de la terre. Quelques années plus tard c'est en maçon qu'il continuera de travailler là.

Aujourd'hui les jeunes de son temps ne sont plus très nombreux… Les Joyon, Livernais, Marchais, Aurambout, Godet… S'ils étaient avec nous pour rendre ce dernier hommage à Roger, ils se souviendraient aussi du temps où ce sacré chanteur était à la batterie sous les parquets Lamy pour les faire danser…

Roger nous a quitté, nous en garderons tous le souvenir de l'homme bon et droit qu'il était.

 

Daniel LEVIEUX

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