Il est né le 31/8/1920 à Alleyras (Haute-Loire). (4)
Il apprend le métier de serrurier. C'est un ouvrier consciencieux et très doué, il est employé à Aurec dans des ateliers travaillant pour la défense nationale lorsque la guerre éclate.
Militant communiste, il entre dans la Résistance et participe activement dans des conditions précaires à l'intérieur d'une cabane sur les côtes de Chanturgue (Puy de Dôme) à l'impression de tracts. Dénoncé, il parvient à s'échapper et trouve refuge dans la région de Montluçon où, sous le nom de Jean Maurin ou Morin, il continue son travail d'imprimeur clandestin.
Début 1941, il trouve refuge à Treignat, chez M. BOUCHAUVEAU, membre de la ligue des droits de l'Homme et du Citoyen. Ses tracts sont portés par la fille de ce dernier chez Mme Blanche GUILLAUMIN qui tient un café aux Marais à Montluçon, ou à Domérat chez Mme Renée MOURIER et chez Guiguitte LEON (5).
Mais la police, recherchant l'imprimerie, perquisitionne plusieurs fois sans la trouver. Elle est transférée chez Mme DUBOISSET puis à Chatelard chez M. Jules RINGENBACH (6).
En juin 1941, elle est cachée dans la ferme de M. Jacques FILIATRE demeurant à Barbaudière, sur la commune de Vieure où elle est saisie, toujours accompagnée de Louis CUOQ (7).
Louis est arrêté avec une quarantaine de communistes, le 8 janvier 1942.
Il est condamné par le tribunal militaire permanent de Clermont-Ferrand, le 5 février 1942, à 15 ans de travaux forcés pour son activité dans le Puy de Dôme.
Puis le 25 février, il est condamné par le même tribunal aux travaux forcés à perpétuité (8).
Il séjourne du mois de mars au mois de novembre 1942 à la prison de Nontron en Dordogne. Il connaît ensuite la prison de Mende en Lozère, jusqu'en novembre 1943 où il est transféré à la centrale d'Eysses.
Chargé d'imprimer les articles pour le journal « Le Patriote Enchaîné », il s'acquitte de sa tâche à la satisfaction des détenus. Il devient un as de la fine calligraphie en caractères imités de l'imprimerie.
Après la tentative d'évasion collective de la prison d'Eysses, le 19 février 1944, les patriotes sont livrés aux Allemands qui le 30 mai, les transportent au camp de Royallieu à Compiègne (9).
Puis le 18 juin, ils partent pour le camp de concentration de Dachau où ils arrivent le 20 juin.
Il y reçoit le matricule n° 73315.
Louis CUOQ y décède le 15 janvier 1945 (4).
Sa mort est racontée par son camarade Ernest BIETTE dont voici le récit :
« Alors que nos paillasses grouillent de poux, nous ne devons pas en avoir ! Ou alors gare à la trique. C'est comme cela que mourra Louis CUOCQ de Clermont-Ferrand.
Le contrôle des poux se fait chaque dimanche. Nous devons nous déshabiller et écraser des dizaines de poux dans les replis de nos vêtements. Cette opération terminée, nous nous regardons ensuite chacun aussi minutieusement que possible pour nous assurer que nous n'en voyons plus sur nous, devant nous présenter devant un kapo pour la visite.
En début 1945, nous nous auscultions tous deux Louis CUOCQ et moi et nous nous trouvions en à peu près bon état physique. Tout en cherchant nos poux, nous nous disions qu'avec un peu de chance nous pourrions tenir le coup jusqu'à la fin de la guerre que nous sentions proche.
Hélas ! Quand Louis se présente au contrôle, il avait rattrapé UN pou. Il a été alors frappé presque jusqu'à la mort. Il est revenu près de nous le dos zébré de coups, la peau craquée, le sang lui sortant par la bouche.
Il est mort quelques jours après, petit Louis qui aimait tant la vie ! »
Une rue de Clermont-Ferrand porte le nom de CUOQ Louis.
Copie de la délibération du conseil municipal pour baptême de la rue Louis Cuoq :
« Né au mois d'août 1920 à ALLEYRAS (Haute- Loire)
Serrurier de métier, ouvrier consciencieux et doué, il vient d'être engagé aux ateliers de l'Air, lorsque la guerre éclate.
Militant communiste, il entre dans la Résistance et participe, activement, dans des conditions précaires, à l'intérieur d'une cabane sur les côtes de CHANTURGE, à la rédaction et à la diffusion des tracts.
Dénoncé, Louis CUOQ, parviendra à s'échapper, il se retrouve dans l'Allier ou il prend l'identité de « Jean MORIN » au sein du mouvement F.T.P.F....
Arrêté à Montluçon, il est condamné le 8 janvier 1942 à 15 ans de travaux forcés, puis le 26 février de la même année, aux travaux forcés à perpétuité, par le tribunal militaire permanent de Clermont-Ferrand. Transféré à la prison de NONTRON « Dordogne » il y séjournera du mois de Mars 1942 au mois de Novembre. Il est ensuite conduit à la prison de MENDE « Lozère » jusqu'en Novembre 1943 et transféré à la centrale d'EYSSES. Il sera déporté au mois de Mai 1944 pour le camp de DACHAU.
L'un des rescapés de ce camp, nous indique « Le Dimanche était consacré à l'épouillage, nous en étions couverts, mais il était interdit d'en « avoir », c'est au cours d'un inspection que Louis CUOQ, fut condamné à subir la schlague. Les côtes cassées, martyrisé, il en mourra. C'était en juillet 1944. »
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