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   Henri PONTET

Il est né à Buxières les Mines le 27 janvier 1899.

Très jeune il va habiter dans le Nord avec ses parents. C'est là que la Première Guerre le surprend, et qu'il en connaît les horreurs et en est la victime .En effet, il se fait abîmer une main en désamorçant un obus pour en vendre le cuivre et acheter un peu de nourriture.

Revenu au pays il travaille à la mine. En 1921, avec Fernand VIRLOGEUX et Gaston MATHIEU qui habite à la Grand Cour, il est à la création des jeunesses ouvrières, dont le premier congrès se tient à l'édifice communal, à Montluçon, en 1921.

Avec sa famille, Gaston MATHIEU quitte Buxières pour Bourges.

Il organise les collectes pour l'Espagne républicaine, puis il s'engage dans les brigades internationales.

Henri PONTET milite à la C.G.T. et c'est tout naturellement qu'il est, dès 1939, à la constitution du Parti Communiste clandestin, qui a lieu chez Elisa COLAS.

Il forme avec Célestin GUILLAUMET et Gilbert LAJARGE le premier triangle clandestin, en liaison avec M. CHICAUD de Montluçon. Gilbert LAJARGE est arrêté le 8 octobre 1940 et remplacé par Victor CABANNE, nouvellement installé comme boulanger à Buxières les Mines.

Comme tous les militants, il exerce mille métiers, les patrons craignant son action parmi les ouvriers. 1940 le trouve travaillant au silo à Commentry.

Le besoin de main d'œuvre ou une affectation spéciale comme mineur lui permet de revenir travailler à la mine des Plamores à Buxières.

Au mois d'août 41, une grève a lieu pour de meilleures conditions d'hygiène et de travail ; son passé de militant le désigne tout naturellement comme meneur ; il est arrêté ainsi qu'Antoine BERNADAT, délégué mineur, par les gendarmes du Montet et interné au camp de Nexon puis de Saint Paul d'Eyjeaux .

Fin novembre 1942, il bénéficie d'une permission de 2 jours pour assister à l'enterrement de son beau-père Joseph LAMBOLLEY, décédé le 28 novembre.

Il profite de cette sortie du camp pour reprendre le combat. Il est alors chargé du ravitaillement (au sens le plus large du terme) dans la région de la Loire et de la Haute Loire.

Alors qu'il transporte des grenades, il est arrêté à la gare de Bellevue à Saint Etienne par la milice. Il est conduit au siège de celle-ci, 2 rue du Grand Gonnet pour interrogatoire.

Voici ce qu'écrit en juillet 1945, un de ses camarades de combat, à sa sœur :

« J'ai retrouvé votre frère dans les locaux de la Milice à St Etienne. J'étais couché sur un brancard, à la suite d'une blessure assez grave que j'avais reçue de ses messieurs au Puy, lui était dans un état lamentable, à la suite d'une tentative de révolte qu'il eut pendant son interrogatoire, la tête avait en particulier, une large plaie et ses poignets et chevilles étaient meurtris et enflés d'avoir été cadenassés par les menottes. Sa figure était méconnaissable puisqu'il a fallu que ce soit lui qui me parle le premier et se fasse reconnaître ».

La tentative de révolte avait consisté, pendant un moment de relâche des miliciens, à tenter de prendre le revolver que le jeune milicien, assez inexpérimenté, qui le gardait, avait posé sur la table devant lui. La tentative ayant échoué, les miliciens l'avait roué de coups.

Se méfiant de lui, il reste menotté pendant tout son séjour dans les locaux de la milice.

Sur la fin de son séjour, ils les lui enlèvent pour aller au restaurant proche chercher leurs repas et aussi la maigre ration des détenus.

C'est ainsi qu'en pénétrant dans le restaurant, un de ses camarades de l'Allier que le hasard avait conduit dans ce restaurant, l'a reconnu et se lève pour le saluer. Voyant les miliciens il se rassoit mais trop tard, les miliciens ont vu le geste, et malgré les dénégations l'arrêtent.

Henri, quelques semaines avant son arrestation, avait récupéré en gare de Saint Etienne mon vélo, outil indispensable à tous les illégaux.

Le 7 juin, les miliciens le remettent à l'autorité judiciaire qui le fait interner à la prison de Saint Etienne.

Le 15 juin, il est transféré à la prison Saint-Paul à Lyon.

Il est déporté le 29 juin 1944 avec 733 autres détenus à Dachau où il arrive le 2 juillet.

692 déportés vivants sont enregistrés à l'arrivée du convoi (1).

Il rencontre dans la cour du block 19, Robert FALLUT, Buxièrois lui aussi, arrêté à Saint Etienne quelques semaines avant lui.

Ses poignées et ses chevilles portaient encore les marques laissées par les menottes.

Robert FALLUT, partant au  kommando de Kempten le 1er août ne le reverra plus.

Henri rejoint le block des invalides où il serait décédé le 25 septembre 1944 (12).

 

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