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Alie ARTEIL (Saint-Romain-d'Urfé, Loire 1912 – Saint-Just-en-Chevalet, Loire 1995) agit clandestinement dans l'Allier (Lavoine, Arfeuilles, Varennes-sur-Allier, St Germain-des-Fossés...) et dans la Loire avant de s'engager (décembre 1944) et de pénétrer en Allemgane avec le 15/2 de Lapalisse.
En 1936, elle épouse Raymond Arteil, commerçant en tissus à Saint-Just-en-Chevalet. De cette union naît une fille en 1940. A la mobilisation, Raymond Arteil rejoint un régiment d'artillerie avec lequel il participe à la campagne de France, avant de disparaître. Ce n'est qu'après un an de recherches assidues et fébriles que sa femme retrouve sa trace. Il est prisonnier en Allemagne.
Soulagée mais résolue, Alice Arteil décide à son tour de participer à la lutte contre l'occupant. Prenant contact avec des groupes locaux de résistance, elle rejoint les Franc-Tireurs en 1942, puis passe au maquis. À la tête de son groupe-franc, elle mena plusieurs opérations de sabotage (déraillements de trains, destruction de voies ferrées et de câbles téléphoniques).
En septembre 1943, elle prend la tête du maquis de Lavoine, qui n'est alors qu'un petit groupe d'une cinquantaine d'individus répartis en trois groupes de combat et structurés en une section. Deux mois plus tard, en novembre, sa petite troupe est incorporée dans les F.T.P.
Extrait du carnet qu'ellle tenait au maquis.
Pendant l'hiver 1943-1944, poursuivie par la Gestapo qui a eu vent de ses agissements, elle mène une existence itinérante entre la Loire et l'Allier. En décembre, le "lieutenant" Arteil quitte les F.T.P. Le mois suivant, avec sept de ses anciens volontaires, elle rejoint le groupe "Roussel", dirigé par le chef de bataillon Colliou, commandant l'O.R.A. pour l'Allier. Avec ses hommes, elle constitue ainsi l'embryon de la future demi-brigade d'Auvergne.
A la tête de son groupe franc, elle mène de nombreuses opérations de sabotage, dont les plus remarquables sont le déraillement d'un train blindé à Paray-le-Monial, la destruction d'une voie ferrée entre Roanne et Lapalisse, la destruction de câbles téléphoniques et l'attaque d'une cinquantaine de soldats allemands près du village de Decize. En juin 1944, son grade de lieutenant est officialisé par Londres. L'annonce des débarquements (Normandie en juin et Provence en août) marque le début de la lutte à visage découvert. Avec sa section, Alice Arteil participe à la libération des boucles du Doubs, puis à celles de Valentigney et de Montbéliard.
Elle se fait remarquer pour ses qualités de chef et sa capacité d'adaptation aux contraintes de l'instant. Sa volonté, également, force l'admiration de ses camarades de combat.
L'automne 1944 est l'époque de "l'amalgame" entre l'armée régulière et les troupes formées par les maquis. Le lieutenant Arteil est ses hommes sont donc incorporés au 152e R.I., le régiment des "Diables Rouges", l'un des plus prestigieux de l'armée française. Elle y conserve son grade et son commandement, puis est affectée à l'état-major régimentaire. Avec le 15-2, elle termine la campagne d'Alsace, franchit le Rhin en avril 1945 et se trouve à Singen à la fin de la guerre. C'est là qu'elle est démobilisée.
Affaires du 15/2 appartenant à Alice Arteil
Quelques années après, Alice parmi quelqu'uns de ses hommes.
De retour à Saint-Just-en-Chevalet, elle y retrouve son mari, qui vient d'être libéré par les troupes russes. Ensemble, après avoir vécu deux odyssées très différentes l'une de l'autre, ils reprennent le fil d'une vie civile interrompue cinq années plus tôt. La participation du lieutenant Arteil à la résistance, puis aux campagnes de la libération, lui vaut de recevoir un certain nombre de décorations, dont la Croix de Guerre, dont la citation à l'ordre de l'armée est ainsi libellée :
"A entamé, dès 1940, la lutte contre l'ennemi en diffusant tracts et journaux. Dès 1942, prend le maquis et constitue un groupe franc qui lui sera entièrement dévoué et assurera des fonctions continues de sabotage et de lutte contre la Gestapo. Prend part, à la tête de son unité, aux combats de Dion et Drizes, puis à ceux de la Chapelle-Saint-Blaise. Se dévoue ensuite au titre de la Première Armée Française pour soigner les blessés au 15-2 régiment d'infanterie"
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