Georges GAVELLE a été l'un des principaux initiateurs du Camp Hoche. Né le 22 juillet 1922 à Lavault-Sainte-Anne (Allier) il a été ajusteur puis officier de carrière, militant communiste de l'Allier, résistant FTPF; il décèdera le 3 juin 2010 à Moulins (Allier),Â
Mai-juin 1942 : formation du groupe armé Montluçon-ville.
Ouvrier  montluçonnais  aux  usines  Saint-Jacques, Georges Gavelle  se  retrouve  auprès  des militants communistes dans la clandestinité dès 1939. Tracts et presse clandestine font son quotidien avant son engagement dans l 'armée. Après le 11 novembre 1942,  l 'occupation  de  la  zone  dite  « libre »  et la démobilisation, Georges Gavelle revient à Montluçon ; la répression l'empêche de reprendre  ses  contacts.  Ses tentatives successives  pour  gagner  l'Algérie  ou l'Angleterre par l'Espagne restent vaines à Perpignan comme à Bayonne... Revenu à Montluçon, il participe à la manifestation du 6 janvier 1943 et reprend contact avec les communistes montluçonnais ; il imprime tracts et journaux clandestins à  son  domicile,  et travaille  avec  Louis Bavay,  Marcel  Zwilling  et  Pierre Katz  au Groupe  armé  de  Montluçon-Ville.  Son  implantation  en maquis  envisagée  dès l 'automne 42 se réalisera au printemps 1943 dans la région de Meillard ; Georges Gavelle en sera un des principaux artisans avec Louis Bavay.
La création
Le camp Hoche est né du « Groupe armé de Montluçon-Ville ». Suite à la manifestation du 6 janvier 1943 en gare e Montluçon, qui avait empêché le départ d'un train de travailleurs  requis pour partir en Allemagne, Louis Bavay réunit les chefs des groupes armés. Décision est prise de créer le maquis qui passe pour être un des tous premiers de l'Allier afin de recueillir les réfractaires au STO. Georges Bavay (dit Tilou), fils de Georges et Georges Gavelle implantent le maquis aux Champs sur la commune de Meillard, à proximité de Vichy. Les principales raisons qui guidèrent le choix de Meillard portaient sur le soutien logistique des paysans pour le ravitaillement et des mineurs de Noyant et Buxières-Saint-Hilaire pour les explosifs. La topographie des lieux s'y prêtait aussi bien ; ce sera le Camp Hoche.
L'armement
Après  l'unique  revolver  du  premier  jour  et  quelques  fusils  de  chasse,  le  premier équipement  du  groupe  était  constitué  d'armes  et  de  munitions  récupérées  à  la démobilisation et cachées par Fernand Thévenet au hameau de Champcourt à Treban : une dizaine de fusils et un fusil mitrailleur avec leurs munitions. Ce trésor de guerre avait ensuite été transféré à l'abri dans la cabotte d'un vieux chêne têtard à Chapillère.
L'action
En juillet, l 'ordre avait été donné du brûlage des meules de blé des collaborateurs.
La même nuit :
- à Treban la récolte du maire
- à Meillard une meule et la machine à battre
- à Monétay une meule
- Tentative de sabotage de la ligne haute tension à La Racherie (Contigny)
- Incendie des stocks de fourrage réquisitionnés par les allemands aux Halles à SaintPourçain sur Sioule
- Sabotage de la ligne à haute tension : 2 fois à Monétay et 2 fois à Châtel de Neuvre
- Attaque d'un train de légionnaires entre Moulins et Saint-Germain des Fossés...
au total une cinquantaine d'actions en quatre mois.
La dissolution
Le  nombre  trop  important  d'hommes  présents  en  Août  au  maquis  a  fini  par  attirer l'attention de la police de Pétain et des allemands. Suite à la dénonciation d'un assistant des Chantiers de Jeunesse, le camp est attaqué le 25 septembre par 120 GMR (Gardes Mobiles de Réserve) dans la forêt des Colettes où il s 'était déplacé pour tenter de se mettre en  sécurité. On a dénombré 12 victimes  -dont les noms  sont gravés sur la  stèle des Champs-, avec la perte des armes, des munitions et du ravitaillement.La dissolution du Camp, décidée le 30 septembre 1943, ne sera effective que fin octobre, quand les combattants répartis en quatre grands groupes auront été envoyés par sécurité vers d'autres unités, parfois hors du département.Â
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