Des séances plénières...
On m'avait dit : « Tu ne regretteras pas ; c'est un événement marquant. On y rencontre des personnes très intéressantes ; on y vit des moments forts ou émouvants. Et puis, il y les commissions, instants privilégiés d'échanges entre les congressistes, sources d'inspiration pour la mise en œuvre de la démarche mémorielle de chacun, voire aussi de formation. »
C'est exactement ce que j'ai ressenti en participant à ce Congrès ; mon premier congrès national de l'ANACR. Je ne saurais trop remercier mes amis Henri, Joseph et Lucien qui m'ont ainsi encouragé à participer, même si j'étais déjà moi-même très enthousiasmé par cette idée.
Et ce n'est pas cet agréable voyage avec Jacky, Jean-Marc et Josseline, ni les sympathiques retrouvailles sur place avec Daniel et Mickaël qui pouvaient de faire changer d'avis !
Â
■ Dès le premier après-midi, le décor est planté. Et quel décor ! Le grand amphi de l'Atrium, totalement rempli. A la tribune, les officiels, bien sûr, mais aussi des personnages impressionnants, qu'ils prennent la parole, comme Jean Ooghe (Président de l'ANACR des Landes) ou Jacques Varin (Secrétaire Général de l'ANACR) ou qu'ils se taissent mais marquent l'événement de façon émouvante par leur présence, telle Henriette Dubois (ancienne Résistante des Alpes-Maritimes -Nelly- âgée de 97 ans).
De cette partie du congrès, j'ai retenu quelques temps forts des discours alors prononcés.
C'est tout d'abord l'ancien Résistant Jean Ooghe qui note combien le monde a changé en quelques décennies. Mais ce monde « traîne avec lui d'insupportables gangrènes (cf. Moyen-Orient, Asie, Afrique) ». Et J. Ooghe d'insister sur « la nécessité de faire vivre au présent la mémoire des Résistants » en soulignant qu' « à l'heure où 50 % des personnes ne vont plus voter, il faut se souvenir du volontariat des Résistants ».
Elisabeth Bonjean, maire de Dax, a, de son côté, décrit comme « remarquable ce travail qui consiste à redonner chair et âme à ceux qui ont combattu » et insisté sur « ce droit à la mémoire qui doit nous inspirer dans notre vie quotidienne ; ce devoir qui doit nous aider à produire du sens pour construire le futur ; ce combat d'actualité ».
C'est aussi Gabriel Bellocq (Vice-Président du Conseil Départemental des Landes) qui rappelle combien « la leçon de la Résistance est précieuse car elle représente le refus d'accepter le pire », qui alerte « attention aux dérives, restons vigilants !», puis qui cite cette belle phrase écrite par René Char lorsqu'il était au maquis : « A tous les repas pris en commun, nous invitons la Liberté à s'asseoir et même si la place demeure vide, le couvert est mis ».
Puis, c'est le discours fleuve de Jacques Varin sur lequel je ne reviendrai pas (cf. Le Journal de la Résistance – numéro spécial Congrès de Dax), sauf pour dire qu'il s'agit là , à l'évidence, d'un travail phénoménal, d'un véritable document de référence, que les congressistes ont applaudi, debout, durant de longues minutes. J'ai regretté que ce discours ait été lu de manière un peu rapide par son auteur. Un tel texte aurait mérité d'être présenté avec un minimum de ton théâtral, combien même, au bout du compte, le temps imparti eut été dépassé.
Il me paraît bien sûr important de citer la conclusion de ce discours, empruntée à Paul Valéry « La mémoire est l'avenir du passé ».
De même, je rappellerai ici la phrase de Chateaubriand citée par le Sous-Préfet (Lucien Gudicelli) qui me semble en effet s'adapter parfaitement à la situation des Résistants : « Grâce à vous, la Liberté peut regarder la Gloire en face ».
L'après-midi s'est alors terminé par une cérémonie au Monument aux morts de la ville où nombre d'entre nous ont été quelque peu surpris par la phase de dépôt de gerbes : tout le monde en même temps et sans aucune allusion aux entités concernées ! En revanche, nous avons eu droit à une belle interprétation a capela du Chant des Partisans.
■ Du samedi après-midi, je retiens plus particulièrement :
-       L'intervention d'Anita Baudouin, Secrétaire Générale de la Fédération Nationale des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes (FNDIRP) : un discours magnifique qui, selon moi, résume tout.
-       L'intervention du Secrétaire Général de la Fédération Internationale des Résistants (Felipo … ; j'ai malheureusement oublié son nom) qui a notamment rappelé que l' « on se doit de réagir à l'inacceptable » et que « la résistance commence par l'indignation et le refus ».
-       Le bilan de fonctionnement du Centre de convalescence Delestraint-Fabien de Penne d'Agenais et une certaine inquiétude qui pèse sur sa pérennité, après 70 ans d'existence, compte tenu de la baisse des aides de l'Etat.
Ainsi bien sûr que le vibrant hommage rendu à  Mireille Mosnier-Lovie (ancienne vice-présidente de l'ANACR et présidente du comité de la Dôme), décédée le 2 juin dernier.
Â
■ Le dimanche matin fut, dans une première partie, consacré à la présentation des différents rapports de commissions.
Le rapport financier, qui présente une situation tout juste à l'équilibre, met en évidence, comme l'a souligné le Trésorier Jean-Pierre Marie, l'impérieuse nécessité d'accroître le nombre de nos adhérents.
Relatant la synthèse de la commission orientation, le Président Pierre Martin a insisté sur l'importance des trois prochaines années à l'égard du devoir de mémoire. En effet, chaque année correspondra à un 75ème anniversaire :
-        2018, celui de la création du CNR et de la libération de la Corse ;
-        2019, celui de la publication du programme du CNR et de la libération de la France ;
-        2020, celui de la victoire sur l'Allemagne nazie.
Il conviendra, pour l'ANACR, d'être particulièrement active au cours de ces trois années.
Puis, avant de prononcer son discours de clôture, Jacques Varin a rendu un très émouvant hommage à Louis Cortot, ponctué par un enregistrement de ce dernier, en 2016, alors qu'il remettait le prix national du CNRD en présence du Président de la République. L'assistance a alors pu voir (ou revoir) et écouter le prestigieux ancien Président de l'ANACR parler au jeune public de son action avec la plus grande simplicité.
Et quand, de surcroît, en conclusion du congrès, l'assistance se lève pour interpréter avec vigueur le Chant des Partisans...
Comment ne pas repartir « gonflé à bloc » ?
|